Nos neuf idées de randonnée pas comme les autres - Sortir - Télérama.fr
La l&gende dit que le g&ant irlandais Finn McCool aurait cr&& cette chauss&e pour traverser la mer et rejoindre l'&Ecosse.&
(C) Quest Imagery/ZUMA/REA
Paris, pour l'aimer, faut la quitter. Voici nos bons plans pour partir en Espagne sur les traces d' en Bretagne, la nuit, à la rencontre d'u ou en Suède, dans un kayak, rejoindre une ?le près de Stockholm…
La lande, la nuit, en Bretagne
Les gens d'ici vous le diront : il se passe des choses &tranges dans les Monts d'Arr&e. Au coeur des terres secr&tes de l'Argoat, les l&gendes foisonnent, toutes plus terrifiantes les unes que les autres. Une porte vers l'au-del&, & moins que ce ne soit l'enfer, se cache sous le lac de Brennilis, tandis que dans les marais et les tourbi&res du Yeun Elez r&de l'Ankou, le serviteur de la mort. A Braspart, son inqui&tante statue orne l'ossuaire de l'enclos paroissial, o& il est inscrit : & Je vous tue tous. & Nous voil& pr&venus. Et que dire des korrigans, ces petits lutins des l&gendes bretonnes, qui dansent une sarabande endiabl&e non loin de la chapelle Saint-Michel, pas si catholique que cela ? La nuit est le moment propice pour d&couvrir ce sombre imaginaire.
Rendez-vous est pris & 20h30, & Botmeur. Youenn, notre guide et conteur, distribue des lampes & p&trole & l'assembl&e, expliquant qu'on aura ainsi plus de chances d'apercevoir les korrigans, peu friands d'&lectricit&. Le ton est donn&. Puis notre petite troupe s'engage sur un chemin forestier. La peur de rencontrer les poulpiquets (autre nom du korrigan) ou, pire, le redoutable Ankou, n'entame pas le courage des marcheurs.& Regardez !, s'exclame Youenn. On dirait bien qu'un korrigan a &tabli son campement ici. & Silence. Tous les regards visent un talus perc& de trous, d'o& &merge soudain un visage hallucin&. S'ensuit un dialogue mettant en sc&ne des contes et l&gendes. Plus loin, un autre korrigan nous attendra sur un puits, les r&cits se poursuivant autour d'un feu de camp. Finalement plus amusante qu'effrayante, la balade se terminera autour d'une soupe & l'oignon ros& de Roscoff. Non rassasi&e de cheminer dans les monts d'Arr&e, je rejoindrai Youenn le lendemain pour une randonn&e & sur le toit de la Bretagne & et d&couvrirai la beaut& sauvage du parc naturel r&gional d'Armorique, d&barrass& de ses sortil&ges nocturnes. & O.L.S.
Land Art dans les Alpes-de-haute-Provence
La Sentinelle d'Authon, d'Andy Goldsworthy qui &garde& l'une des entr&es de la r&serve g&ologique de Haute-Provence.&
(C) Jean Paul VILLEGAS
Sur la gauche de la route foresti&re, rien n'indique le refuge d'art construit par Andy Goldsworthy, l'un des ma&tres du land art. Une fausse bergerie sans porte ni fen&tre, ouverte & tous vents. C&t& amont, on s'arr&te devant un mur de pierres grises, naturellement stri&es de blanc (calcite). Dans la deuxi&me salle, les veines blanches forment une croix de Saint-Andr&. Un banc massif dans chaque pi&ce... L'espace incite & la pause, & la contemplation, apr&s l'harassante mont&e. Le refuge d'art du col de l'Escuichi&re (alt. 1 225 m&tres) est l'une des dix r&alisations du plasticien britannique sur ce sentier de 150 kilom&tres reliant une & une les montagnes et vall&es de la r&serve g&ologique de Haute-Provence. Un chemin & parcourir en huit & dix jours, mais que seuls les marcheurs les plus chevronn&s pourront boucler dans sa totalit&. & Dans l'acte de marcher, il y a le d&placement d'un point & un autre, mais il y a surtout un effort, une intention, qui rendent la d&couverte de chaque &uvre plus intense et intime &, &crit Nadine Gomez, conservatrice du mus&e Gassendi, & Digne.
L'aventure a commenc& en 1999. On esp&re qu'elle trouvera une conclusion avec l'am&nagement d'un dernier h&bergement entre Le Forest et les clues (gorges) de Barles, dans la partie haute du circuit, pour l'heure la moins &quip&e. On se doit en tout cas d'en souligner la g&n&rosit&. Pour les trois refuges ferm&s, la cl& est & retirer au mus&e, dont les &uvres de Goldsworthy (Refuges et Sentinelles : cairns de forme ovo&de) constituent la & collection & ciel ouvert &... A d&faut d'accomplir le p&riple dans sa totalit& & ce qui impose de porter eau et mat&riel &, on se fera conduire jusqu'au village de Thoard, d'o& l'on monte & la chapelle Sainte-Madeleine am&nag&e en 2002, ou & tout le moins jusqu'aux clues de Barles. Du parking, une belle mont&e (45 minutes) dans une terre rouge, argileuse, lourde, permet d'acc&der au refuge du Vieil Esclangon et & sa & rivi&re de terre &, parente du mur d'argile River of Earth r&alis& au mus&e. Une &uvre, un site, un pays qui se gagnent & la force du mollet. Et qui laissent sur le visiteur une empreinte ind&l&bile. & M.Br.
A Dunkerque, balade les pieds dans l'eau&
(C) Lucien Lung
De Gravelines & Bray-Dunes, et au-del& de la fronti&re belge, jusqu'& Ostende, un ruban de sable long de pr&s de 40 kilom&tres chemine entre le cordon dunaire et la mer du Nord, qui miroite & l'horizon. Il y a exactement dix ans, cette plage de la C&te d'Opale, qui compte parmi les plus grandes d'Europe, a vu na&tre le longe-c&te (notre photo en couverture). En quoi consiste cette activit& ? Son nom l'indique : & longer la c&te. Mais pas les pieds sur le sable et le reste au sec, ce serait trop simple et surtout beaucoup moins dr&le que ce qu'ont imagin& les pionniers de cette version aquatique de la randonn&e & on parle d'ailleurs aussi de & Rand'eau &.
Car c'est dans la mer, group&s en files indiennes parall&les & la plage, v&tus d'une combinaison et de chaussons de plong&e, qu'&voluent les longeurs, de l'eau jusqu'& la poitrine. Avant d'&tre un loisir grand public et populaire, qui entra&ne chaque week-end dans les flots dunkerquois plus d'une centaine d'amateurs, la discipline a d'abord &t& pris&e par des rameurs, qui la pratiquaient & l'entra&nement avec des pagaies pour se muscler le dos et les pectoraux. Moins exigeante que l'aviron, elle n'en reste pas moins une bonne option pour qui veut travailler son souffle et sa tonicit& musculaire en douceur, tout en profitant des bienfaits de l'eau dans une ambiance d&contract&e. Si le longe-c&te exige de ses pratiquants qu'ils regardent vers le large pour voir arriver les vagues, la marche nordique est, elle, plus propice & la contemplation du spectacle des dunes, des blockhaus de la Seconde Guerre mondiale & demi ensevelis et du vol des oiseaux. B&tons en mains et baskets aux pieds, on allongera la foul&e sur les sentiers balis&s qui sillonnent le massif des Dunes de Flandre, class& Zone Natura 2000, entre vestiges militaires et richesses naturelles. && E.Ga.
A Bordeaux, entre Foirfouille et Garonne
Les hiboux en bois, havre de six couchages pour les randonneurs.&
(C) Zébra3 / Buy-Sellf
Un centre commercial comme tant d'autres, parkings et enseignes & perte de vue. B&gles, banlieue sud de Bordeaux : la Garonne s'appr&te & entrer dans la cit&. Des carrelets, cabanes historiques de p&cheurs sur pilotis, s'&gr&nent au fil des berges. L'un d'entre eux se d&tache : il a la forme de trois hiboux et abrite six couchages en hauteur, avec ponton-terrasse. La nuit venue, au milieu des roseaux, la nature fait oublier la ville et l'on dort dans une &uvre d'art.
Les Guetteurs est l'un des six refuges contemporains de l'agglom&ration imagin&s par les collectifs bordelais Bruit du frigo et Zebra 3/Buy-Sellf. A la nuit, gratuits, ils maillent une randonn&e p&riurbaine, conceptualis&e depuis quinze ans par l'architecte Yvan Detraz, passionn& des lieux d&laiss&s entre ville et campagne. Le premier refuge a vu le jour il y a cinq ans dans un parc & moiti& sauvage au bord d'un plan d'eau : le Nuage, cumulo-nimbus o& les canards vous r&veillent t&t, a &t& pris d'assaut par les Bordelais. Bruit du frigo et Zebra 3 ont essaim& autour de Bordeaux, confiant les cr&ations & des artistes : St&phane Thidet a ainsi pos& une Belle Etoile aux cinq branches-lits dans une clairi&re de Floirac. Candice P&trillo a imagin& une Vouivre s'enroulant autour d'une cabane pr&s des marais de la presqu'&le d'Amb&s. A Pessac, un grand Tronc creux h&berge jusqu'& neuf personnes. A Gradignan, le Hamac jaune et gris mixe couches abrit&es et cage ext&rieure sur filets de catamarans. Entre les refuges, compter de trois & six heures de marche assez facile, nonobstant le c&teau de la rive droite dont l'ascension r&serve des points de vue remarquables sur les quais XVIIIe de Bordeaux, inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco. Les principes d'utilisation sont les m&mes que ceux de leurs fr&res de haute montagne : on est pri& de savourer mais de laisser le refuge dans l'&tat o& on l'a trouv&. Six autres havres verront le jour dans les deux ans, r&duisant les distances et augmentant le plaisir de la d&couverte. & Y.D.
Dans l'&le d&Ol&ron, dans les cabanes et parcs & huitre
Le long du canal de la Baudissi&re, difficile de ne pas rep&rer ces cabanes ostr&icoles, devenues des ateliers d'artiste.&
(C) Francis Leroy
Sous un ciel gris laissant cependant percer la chaude lumi&re qui caract&rise l'&le d'Ol&ron, je chemine & bicyclette sur la route des Hu&tres, entre les bassins de claires. Au loin se profilent des maisonnettes aux vives couleurs, align&es le long du canal de la Baudissi&re. Ce sont des cabanes ostr&icoles, car, pour la plupart, elles ont chang& de fonction, l'art ayant pris la place de l'hu&tre, victime d'une exploitation en d&clin. Bijoux, mosa&que, art brut, lampes, v&tements ou chapeaux... d'atelier en atelier se fait jour l'univers singulier de chaque cr&ateur, toujours pr&t & partager sa passion avec le visiteur.
Apr&s avoir d&gust& la traditionnelle &glade de moules Chez Mamelou, une institution, je rejoins le Ch&teau-d'Ol&ron, & 6 kilom&tres. C'est ici que naquit, en 1999, le projet de r&habilitation des cabanes ostr&icoles, un patrimoine unique qui, sans cette initiative, aurait peut-&tre disparu. Entre le centre-ville et les ports ostr&icoles et de plaisance, une trentaine de baraques accueillent aujourd'hui des artistes, oeuvrant dans des domaines aussi vari&s que le travail du cuir, la fabrication d'ukul&l&s ou l'enluminure. Dominant le fort Pat&, un moustique g&ant attire mon attention. C'est l'&uvre du sculpteur Lionel Sestia&, qui expose ici ses cr&ations m&talliques. Je poursuis toujours plus au sud, passant par le pittoresque port des Salines, entour& de marais, et arrive & la jolie station baln&aire de Saint-Trojan-les-Bains. Autour du port ostr&icole, quelques cabanes sont occup&es par des peintres. Pour saisir la beaut& des paysages qui les inspire, j'enfourche une derni&re fois mon v&lo et je suis la piste littorale qui longe la for&t domaniale et le marais des Bris, jusqu'& la baie de Gatseau, o& s'&tire une immense plage de sable. Pied & terre. L& s'arr&te la piste cyclable. & O.L.S.
Vir&e en kayak dans une &le pr&s de Stockholm
L'archipel de Stockholm compte 24 000 &les.&
(C) Henrik Trygg / Imagebank.sweden.se
Ce n'est pas itin&rant. Mais tellement d&paysant qu'on aura l'impression d'&tre parti huit jours. A trois heures de Stockholm, en ferry, le hasard nous a fait descendre & Ingmars&, l'une des 24 000 &les et &lots constituant l'archipel de Stockholm (Stockholms sk&rg&rd, en version originale). Une terre cultiv&e (cent cinquante habitants l'hiver, deux mille l'&t&), qui a su conserver une &cole et quelques fermes. Pour en faire le tour, ou gagner la voisine Finnhamn (1h30 & la rame), rien ne vaut le kayak de mer. D&but juin, l'archipel int&rieur baigne dans une mer d'huile, que seul vient troubler le passage de quelques bateaux & moteur. Du d&barcad&re, & S&dra Ingmars&, on gagne le microchantier naval de Leif et Lena Eklund, & pied & travers champs, ou en empruntant une barque pour traverser la baie. Leif y retape un d&riveur pendant que sa femme fournit gilet, pagaie et carte imperm&able aux rameurs du week-end.
Pour s'exercer, & bord de ce long esquif jaune &quip& d'un gouvernail que l'on actionne avec les pieds (ce qui r&duit consid&rablement l'effort), elle nous conseille de nous engager dans le chenal situ& directement au sud. Profil&, maniable, ce Sea Bird appara&t comme une merveille de l&g&ret&... assez tra&tre, tout de m&me, quand il s'agira de remonter & bord. La premi&re rang&e d'&les, au sud, ouvre sur un deuxi&me chapelet d'&lots, &galement caract&ris&s par des rochers plats, des for&ts de pins et des maisonnettes en bois couleur brique. La prudence conseille de partir & plusieurs, car, en d&pit de la carte coinc&e devant soi au moyen d'un tendeur, on aura vite fait de s'&garer dans ce genre de Fontainebleau inond&, o& les habitants de Stockholm, chaque fin de semaine, viennent prendre un grand bol d'air. & M.Br.
Irlande du Nord, Dans les pas des g&ants... et des stark
Des randonn&es & couper le souffle.&
(C) Quest Imagery/ZUMA/REA
C'est un pont de corde qui se balance au gr& du vent. Quelques audacieux s'y aventurent. Tendu & pr&s de 30 m&tres au-dessus des flots d&cha&n&s, le Carrick-a-Rede relie la terre ferme & une petite &le. Une d&charge d'adr&naline qui donne le ton de la randonn&e qui va suivre. Elle nous m&nera jusqu'& la Chauss&e des G&ants, 17 kilom&tres plus loin. Bienvenue dans le sauvage comt& d'Antrim, au nord de Belfast. En marchant, attention & ne pas trop s'approcher du bord : ici, les falaises plongent & pic dans l'Atlantique. Il y a aussi ces immenses prairies, balay&es par les bourrasques, et immortalis&es par Game Of Thrones, qui en a fait le pays des Dothrakis.
La s&rie culte est en effet r&alis&e en bonne partie en Irlande du Nord. On comprend pourquoi en d&couvrant ses paysages bruts, myst&rieux. Le petit port de Ballintoy, o& les flots viennent se fracasser sur les rochers, est un des lieux de tournage : c'est ici qu'est n&e la sc&ne du retour dans les &les de fer de Theon Greyjoy. Mais il n'est pas n&cessaire d'&tre un fan absolu des luttes sanglantes entre les familles Stark et Lannister pour se laisser envo&ter par la mer, le vert, le vent et les ruines d&sol&es de ch&teaux d'un autre &ge. Cette c&te d&chiquet&e est aussi hant&e par des naufrages, comme celui du galion espagnol La Girona, en 1588, avec ses 1 300 morts. Mais voil& qu'appara&t le clou du spectacle : s'avan&ant dans la mer, la Chauss&e des G&ants d&ploie ses 40 000 colonnes de basalte. De formes hexagonales, serr&es les unes contre les autres, elles donnent l'irr&pressible envie de jouer & la marelle. Une merveille g&ologique class&e par l'Unesco. M&me les sc&naristes les plus fous de Game Of Thrones n'auraient pu imaginer un tel d&cor. & P.J.
Catalogne : L& o& les Pyr&n&es tombent dans la mer
Le paysage du parc du cap de Creus sur la Costa Brava a beaucoup inspir& Salavdor Dali.&
(C) Roc Canals Photography
Dominant de pr&s de 700 m&tres la M&diterran&e, le ch&teau de Sant Salvador de Verdera se m&rite. Le chemin est pentu, parfois &troit, il faut se faufiler entre les ruines, les pierres roulent sous les pas. Mais l&-haut, quel spectacle ! La Costa Brava est l&, & vos pieds, bien loin du clich& des plages b&tonn&es. D'un c&t&, le golfe du L de l'autre, la baie de Roses et la plaine qui file vers Figu& au loin, la France, sa C&te Vermeille et son pic du Canigou. Epoustouflant. Un des moments les plus forts de cette randonn&e menant du village de Llan&a jusqu'& Cadaqu&s, cher & Salvador Dal&. Dans la descente vers El Port de La Selva, petite cit& de p&cheurs, le robuste monast&re roman de Sant Pere de Rodes impressionne par ses dimensions. Accroch& & la montagne depuis le Xe si&cle, il cache de fascinantes vo&tes empierr&es.
Apr&s une nuit de repos, direction Cadaqu&s. Le chemin est aride, caillouteux. Partout, des feixes, ces petits murets en pierre s&che, soutiennent tant bien que mal d'innombrables terrasses, autrefois cultiv&es. A la fin du XIXe, le phyllox&ra a an&anti les vignes. Elles n'ont pas &t& replant&es, contrairement & ce qui s'est pass& c&t& fran&ais. Entre Collioure et Banyuls, il existe encore aujourd'hui pr&s de 6000 kilom&tres de murets, entretenus par les viticulteurs. Rien de tout cela ici. Dans ce parc naturel du cap de Creus, le paysage est brut, sauvage. Les fleurs de salsepareille (oui, la nourriture pr&f&r&e des Schtroumpfs) embaument l'atmosph&re, on se nourrit des baies de micocouliers. Des ruines de fermes et de vieux puits rappellent que ces lieux furent habit&s. C&&tait il y a longtemps. D&licieuse sensation d'&tre seul au monde, baign& dans la garrigue, la mer & l'horizon.
Apr&s une pause dans la paradisiaque calanque de Tavallera, la mont&e est ardue. Mais il est temps de presser le pas : Dal& n'attend pas. Le long d'un beau chemin bord& de murets, voici qu'appara&t le clocher de Cadaqu&s. L'artiste catalan y avait achet& une cabane de p&cheur en 1930, pr&cis&ment & Portlligat. & C'est l'endroit parfait pour mon travail, affirmait-il. Il y r&gne une tranquillit& g&ologique : c'est un cas plan&taire unique. & Au fil des ans, la maison ne cessera de grandir. Ce sera sa seule r&sidence stable. Il y viendra jusqu'& la mort de Gala, en 1982. Son atelier est rest& en l'&tat. Dans la chambre & coucher, Dal& avait install& un miroir pour regarder le jour se lever depuis son lit : son habitation &tant situ&e le plus & l'est de l'Espagne, il se vantait d&&tre le premier Espagnol & voir le soleil chaque matin. Depuis sa fen&tre, il pouvait admirer la plage et les falaises, que l'on retrouve dans l'un de ses tableaux les plus c&l&bres : La Persistance du temps (1931, surnomm& aussi Les Montres molles).
La r&gion de Cadaqu&s fut le refuge de Dal&, le creuset de son inspiration. En randonnant sur le sentier littoral, on atteint le cap de Creus, o& les Pyr&n&es viennent mourir dans la mer. Ici, le schiste,&que l'on retrouve partout sur cette & c&te sauvage & (signification de Costa Brava), est accompagn& de pegmatites. Un panorama d'une beaut& lunaire. Fa&onn&es par les si&cles et la tramontane, les pierres ont pris des formes &tranges : ici, un chameau, l& un lapin. Des rochers que l'on retrouve dans de nombreuses oeuvres de Dal&, comme Le Grand Masturbateur (1929) ou Le Spectre du sex-appeal (1934). Enfant, le Catalan arpentait ces lieux, s'endormait entre les pierres. Randonner aujourd'hui dans ces paysages permet de percer (un peu) l'imaginaire foisonnant de l'homme & la moustache. & P.J.
Ch&teaux et vignobles & v&lo en R&publique tch&que
Halte obligatoire dans la paisible Valtice pour d&couvrir son patrimoine baroque et go&ter ses innombrables vins.&
(C) Gordon Welters/LAIF-REA
S'&blouir le regard et choyer son palais tout en faisant travailler ses mollets : en Moravie, l'&quation n'est pas si difficile & r&soudre. Au sud de la R&publique tch&que, & quelques kilom&tres de la fronti&re autrichienne, l& o& la plaine fait place aux premiers contreforts des Carpates, se d&ploie une marqueterie de collines bois&es surmont&es de ch&teaux et de vignobles en coteaux. Inscrit depuis 1996 au Patrimoine mondial de l'Unesco, le complexe de 300 kilom&tres carr&s, qui s'&tend entre les ch&teaux de Lednice (o& pr&domine le style n&ogothique) et de Valtice (essentiellement baroque), t&moigne de l'empreinte des Liechtenstein sur la r&gion. D&s l'av&nement des Lumi&res et jusqu'au milieu du XIXe si&cle, cette famille li&e aux Habsbourg & et qui r&gne aujourd'hui sur la principaut& alpine qui porte son nom & a consacr& une partie de ses richesses & fa&onner le paysage environnant selon son bon plaisir. Le r&sultat est remarquable.
Sur les marais ass&ch&s, de fabuleux jardins & la fran&aise et & l'anglaise sont sortis de terre, et le lit de la rivi&re Dyje a &t& d&tourn& afin d'am&nager, entre les deux domaines, le vaste parc romantique que l'on parcourt aujourd'hui & pied ou & v&lo & le vaste r&seau de pistes cyclables est particuli&rement bien con&u. Le week-end, on vient depuis Prague et Vienne pour sillonner ces sous-bois plant&s d'une grande diversit& d'essences et d&couvrir, au d&tour des clairi&res, quelques-unes des surprises architecturales voulues par les anciens propri&taires & ici un minaret, l& un temple d'Apollon. Entre deux coups de p&dale, les amateurs de nectars ne manqueront pas l'occasion de go&ter aux vins locaux (les blancs sont meilleurs que les rouges !) dans l'une des innombrables caves de la premi&re r&gion viticole du pays. Le tout sans exc&s : en cas d'ivresse, la bicyclette ne pr&munit pas contre les amendes ! & E.G.
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