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Mito y poder en las sociedades contemporáneas
Mythe et pouvoir dans les sociétés contemporaines
Mabel Franzone - Alejandro Ruidrejo (dir.)
M@gm@ vol.11 n.2 Mai-Ao?t 2013
L?AVENTURE... AUX CHAMPS
Mikhael Filinger
Le seize mars deux mille treize entre Armorique et Saintonge.
Elle chante au milieu du bois, la source, et je me demande s'il faut croire à cette légende d'une fée que l'on y trouva... A partir de cette paraphrase d'un extrait de la belle chanson d'lsabelle Aubret : <>, nous allons traiter ce quelque chose d'indicible et d'insaisissable qui surgit à chaque fois que nous voulons <> un mythe. C'est bien une aventure dans les champs et les bois et aussi dans les champs de la pensé elle se fait dans un croisement de la science et du mythe, comme le propose Henri Atlan. En effet, il nous faudra une pensée qui tienne les deux bouts de la chandelle pour comprendre la liaison avec le pouvoir détenu au sommet de l'Etat... en fran?aise démocratie.
Tout d'abord, nous allons explorer une pensée scientifique où le mythe trouve sa place, notamment dans les écrits du physicien Bernard d'Espagnat et, sans perdre de vue la source et la f?ret, nous allons consulter les interprétations de ces ê interprétations fondatrices de la Mythologie, d'après les enseignements d'Heinz Wismann.
Notre hypothèse est que la convergence de la science et du mythe dans sa relation avec le Pouvoir aurait la vertu de nous ramener vers
l'intérieur de l'être et vers
une pensée contemplative, aux dires de Max Weber. S'il est plausible de rendre compte de cette pensée, de cette tendance qui acquiert 'une dimension citoyenne, on peut aussi rendre possible le réveil nature!, le réveil dans la Nature, cette Nature qui a tant inspiré Gaston Bachelard, auteur incontournable dans cet
Images tirées d'albums d'enfance conservés dans un bonheur-du-jour
En France, tout finit par une chanson, se plaisait à écrire dans <>
Pierre de Beaumarchais,
en 1784, quelques années avant que la République fran?aise
la Carmagnole.
Et si justement, on commen?ait par une belle mélodie pour oser tenter l'aventure aux champs... Une belle chanson de Guy Bonnet, interprétée merveilleusement par lsabelle Aubret, à Londres, le 6 avril 1968, au grand concours de l'Eurovision où elle finit
troisième.
Quelques jours avant ce tremblement d'histoire que fut mai 68, <> jaillissait sur les écrans en couleurs et, miracle de la technique, voici que vous pouvez maintenant la revoir et l'écouter de nouveau, en quelques clics. (lsabelle Aubret - la source - YouTube et Eurovision 1968 - France - YouTube).
résistance
et cependant
musique et les mots chantant l'onde mystérieuse,
laboratoire <> nous invit?t à aller plus loin ...en cette herbe de mai où un jeune chat aimerait
Les manifestations de la vie évoquant de fa?on vague des possibilités non réalisées et le sentiment de ce qui pourrait nous servir obscurément d'initiation à la notion de réalité derrière-les-choses, selon le physicien, n'étaient pas, on
s'en doute bien,
des sujets de conversation habituelle, à la maison de l'esprit idéalement positif. Alors, bien s?r, on nous objectera
l'époque,
des confessionnaux, rêvant de la ville sans brandir la moindre pancarte, ne se sont pas montrées dans les bois trop réticentes aux avances des ninivites dans cette crise où la violence, la fête et la liberté ont joué en tel tumulte le scénario indéchiffrable d'une sorte de psychodrame lyrique et lacrymogène, comme l'écrivait avec talent André Frossard au début des années quatre-vingt . Après tout, c'était leur droit et il n'y a rien de plus normal que de vouloir vivre sa vie. Brisons là.
Et si nous allions de ce pas réveiller la princesse au bois dormant... Elle porte un nom, elle s'appelle science. Nous la trouverons dans cette mise en rapport multidisciplinaire des acquis les plus récents de la psychanalyse, de l'épistémologie, de la phénoménologie religieuse et des avancées théoriques les plus en pointe. L'homme qui mène le bal, un penseur qui sait s'amuser en nous présentant la belle qui a voix au chapitre, met en jeu une recherche passionnée et une critique qui nous réconcilieraient à la vie .
Que nous dit-il du mythe, ce savant homme, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, qui conna?t la terre de France et fait de la résistance dans et par les livres ?
Que l'idée rectrice du mythe, c'est sa matrice d'images plus importante que son histoire ou sa fonction sociale. En d'autres termes ce sont les archétypes qui se trouvent mis à l'épreuve qui doivent d'abord nous retenir. Et l'auteur, de citer C.G.Jung à tout bout de champ dans son essai qui danse ! Voici venir le temps des écoles, des humanités, des livres et revues spécialisées, des émissions à la radio, à la télévision, des colloques et des conférences. Rien de nouveau sous le soleil de nos tropiques intellectuelles et toujours la belle ... endormie. Toutes ces bonnes volontés, ces bonnes gens instruits que nous aimons lire et relire ont-ils parlé aux oiseaux, aux arbres et au ruisseau, quand le temps n'était pas trop froid ?
Heureux celui qui est réveillé par la fra?che chanson du ruisseau, par la voix réelle de la nature vivante. Chaque jour nouveau a pour lui le dynamisme de la naissance. A l'aurore, le chant du ruisseau est un chant de jeunesse, un conseil de jouvence. Qui nous rendra le réveil naturel, le réveil dans la nature. (Gaston Bachelard)
A la page d'une lntercritique de la science et du mythe pour faire !'apologie d'une raison rusée qui pense en tenant les deux bouts . Pour le médecin qui a trouvé le remède à la tentation d'unifier le tout dans la synthèse d'une connaissance initiatique où se dévoilerait une Réalité Ultime éternelle et ubiquitaire,
il est pour lui dans l'humour sérieux de la multiplicité et de la relativité des jeux de connaissances, de raison, d'inconscient et de langage. Voici un dialogue possible et ce jeu des jeux peut être joué .
En prenant le risque d'être vague, non d'être contredit mais incompris, on finit par s'exprimer de fa?on bizarre. Non point parce que Wittgenstein parle de cette fa?on-là mais parce qu'elle est le ciment qui nous permet de vivre en recevant notre nourriture de divers champs qui ne se recouvrent pas. Ainsi, se justifie la découverte du nouveau par un va-et-vient permanent d'un cadre de référence à un autre .
Quand le professeur Henri Atlan s'explique sur le besoin d'expliquer l'activité explicatrice - expliquer le besoin d'expliquer -
dans un chapitre sur une éthique qui tombe des cieux ou plaidoyer pour le Wishful thinking, il prend bien soin de noter que <> est évidemment le propre de la mauvaise science, mauvaise en qualité, mais aussi, parfois, pervertie par l'idéologie. Et de faire allusion à l'un des slogans qui fleurissaient sous les pavés de mai 68 et aux <> de San Francisco .
Ce chercheur chevronné des sources de l'identité juive n'est pas le prophète Elie et ce n'est visiblement dans le journal de réimmersion 'de notre cher Edgar Morin qui attend un
nouveau Mo?se, qu'il va trouver en cinq sec le point sina?que ou l'espoir de civiliser l'homme - et le faire évoluer en profondeur. Même dans <> quelque chose le laissera sur sa faim ... La pensée, écrit l'auteur dudit journal, ne doit être ni sorcière (agitant un ma?tre mot), ni souricière
(voulant faire entrer la vérité dans une trappe conceptuelle), mais sourcière .
Citant Jean Beaufret, H. Atlan conclut sa réflexion sur ?l'éthique de vie dissociée du savoir objectif, en ces termes : << Quoi qu'il en soit de l'avenir de nos sociétés, l'état de fait actuel nous invite à ce que J. Beaufret appelle une <>. Le propre d'une telle réflexion serait de remonter <> . Et de continuer dans son plaidoyer pour une généalogie de l'éthique : <> .
On observera que l'orthographie du participe passé <> diverge. J. Beaufret cité par H. Atlan n'accorde pas le participe, puisque pour lui, le sujet de <> n'est pas en même temps sujet de l'action exprimée par l'infinitif: la source a été oubliée. Plus loin, Henri Atlan qui accorde le participe passé montre que le sujet du verbe pronominal est aussi celui de l'infinitif: c'est bien elle, la source, qui s'oublie, comme on dira d'une personne qui s'est laissée mourir. Il y a nuance et elle est d'importance. Cela dit, il faut être clair, l'auteur, Monsieur Henri Atlan, dans une correspondance privée en date du 29 octobre 1995, écrit:
<< Les <> en trop ou en moins que vous signalez ne sont que des fautes de frappe parmi d'autres qui ont échappé à la vigilance de l'auteur et d'autres correcteurs d'épreuve, mais pas à celle d'un lecteur attentif comme vous-même >> .
Pour H. Atlan, les règles éthiques trouvent toujours leur origine dans un rituel, soit qu'elles en fassent toujours partie intégrante, soit qu'elles s'en soient séparées dans un processus de la?cisation. Aussi, se risque-t-il à imaginer un scénario plausible de l'origine <>, <> des
injonctions
extérieur
(d'observateur <>) qui ne nie pas pour autant celui de l'intérieur (du participant, à la fois sujet et objet de ces expériences). La contradiction entre une représentation mythique du monde et une représentation scientifique n'est qu'apparente. Comme l'écrit Lévi-Strauss : <>. Opposer mythe, science et philosophie est stérile et illusoire. C'est croire que les mythes ne sont que des contes d'enfants, fabriqués par ses esprits incultes, ce qui est loin d'être le cas .
Et Serge Carfantan de terminer sa le?on, en ces termes : <> .
En d'autres termes, toujours le même refrain avec la difficulté de concordance dans le temps ! Sur
susmentionné,
magnifiquement
On peut lire dans cette belle dissertation pour étudiant qui cherche à penser : <>. Et de conclure par ces mots : <> Et là, le cherchant qui désire étudier avant d'oser penser, se rappellera sans doute dans ce très beau passage de <>, page 138, la question de Gaston Bachelard -qui n'est oncques cité dans la précédente le?on mentionnée? et de la réponse de son ami, Gaston Roupnel : <> : <> .
Alors que peut la science ? Vive question qui a voix au chapitre de <> où nous trouvons, page 127, cette réponse du philologue, spécialiste d'herméneutique des traditions savantes, Heinz Wismann : << Je croise souvent un vieux paysan en Dordogne. Dans nos discussions, lorsqu'il veut vraiment avoir le dernier mot, il commence la phrase qui doit clore la discussion par : <>. Cela signifie qu'il existe un récit, un ensemble de logos, de jugements d'attribution qui sont égrenés dans cette narration et qui permettent de résoudre les problèmes liés à la situation présente. Cette fa?on d'interpréter le présent à la lumière d'un passé qui doit se répéter fonde la mythologie. >> Comment ne pas penser à un autre paysan, celui qui répond à la question du jeune prince, croisé en forêt, sur le ch?teau de la belle au bois dormant ? L'appel à une authentique culture ouverte à la complexité, soucieuse des implications, désireuse de <> tait un livre qui se vend mais ne donne le frais baiser qui réveille la princesse et anime le ch?teau. Que sera sera... <>
. On a trouvé la petite poucette, c'est-à-dire un code, c'est-à-dire un nom de guerre... Mais point
de berceau.
Revenons à nos sources... avec Manon et Le Ménon, Pagnol et Platon ! On récupère mais
jamais ne surgit la question des sources premières du mythe, écrit l.Kieser qui conna?t parfaitement l'argumentation du professeur Henri Atlan et a beaucoup apprécié son lntercritique de la science et du mythe. Cependant, il ne messied pas de citer finalement ses réserves : << Mais Atlan oublie l'histoire dans sa fougue juvénile, que la vérité comme une ma?tresse, semble se détourner de son amant que l'angoisse alors étreint. L'homme blanc a perdu sa religion et la science fait p?le figure devant l'univers. Il n'est que les ignorants pour le savoir... <>
Allons faire un tour du c?té de celui que fut l'ami des sources. Son héro?ne, charmante sauvageonne qui ne perd pas la mémoire, tait tout pour retrouver... la source. Manon rencontre la pensée instruite de l'instituteur qui collectionne des cailloux. Ensemble, ils triomphent de la bêtise ambiante et tout finit bien en robe blanche
aux portes de l'église avec la bénédiction de Monsieur le curé. La morale est sauve, le poète honoré, et le bon sens de la campagne proven?ale l'emporte finalement. Petit Poucet, aujourd'hui ne collectionne pas de cailloux. Il les sème pour trouver un chemin que ne mène nulle part mais qui va ... quelque part. Michel Serres nous dit que :
Images tirées d'albums d'enfance conservés dans un bonheur-du-jour
Voyage de notre ?me ou passé de notre espèce?
Souvenirs, souvenirs <>. Pour Monique Dixsaut, auteur de <> :
(...) le mythe de la réminiscence qui raconte que l'?me avant la naissance aurait tout compris et, en s'incorporant, tout oublié, est justement un mythe (...) l'idée n'est pas un concept, elle n'est pas la cause de l'existence de la chose .
Dans une préface inédite, écrite à Authon (Loir-et-Cher), en 1977, un homme de pouvoir, Président de la République fran?aise, écrivait : <<Une civilisation n'appara?t pas à la sollicitation, moins encore pour répondre à la nécessité tactique, ou au besoin d'un <>. Elle vient de la rencontre de l'esprit et de la sève de l'espèce humaine. Elle s'exprime par la vision prophétique. >> Et l'auteur d'ajouter, plus loin : <> <> Et de conclure la préface inédite de son livre, en ces termes :
L'auteur de cette préface inédite était Président de la République fran?aise, en ce temps-là. Le 7 septembre 1976, un peu plus de trois mois après la mort de Martin Heidegger, auteur de <>, le chef de l'Etat fran?ais dans son projet pour la France <>, où ne figurait pas encore le préface inédite susmentionnée, écrivait ainsi les dernières
son ouvrage dédié à Marianne et à Gavroche :
Une seule question : Quèsaco ? Et la réponse... Je me souviens de celle de mon député, un soir, par l'entremise du standard d'une cha?ne de télévision régionale, qui m'a répondu en ces termes, à propos de cette conclusion spiritualiste de <> : <>
Voici un extrait d'un texte écrit à Paris, le 25 décembre 1976 par !'artiste Georges Mathieu et paru dans le n° 1442 de<> du 14 janvier
le titre <> .
<< Dans ce vide immense de la politique contemporaine-de-droite comme de gauche-fondée sur les seuls objectifs économiques et juridiques, concernée plus par les
réalités politiques que par les réalités de la vie, dans ce vide immense de la pensée et dans cette immense <> que
dit-on ? Que nous
l'Etat ? ATTENDRE. .. !
<< Attendre que jaillisse d'un esprit ou plus probablement
d'un mouvement de la conscience collective ce rayon de lumière nécessaire pour éclairer le monde !
<> répond Lazare-Malraux. Paradoxe de
la France qui nous regarde dans les yeux, mais dont les républiques sont aveugles >> . Et le peuple de France pour qui ce livre <> a été écrit, que pensait-il de cette idée, de cette vision prophétique ? li y avait des gens dits <> qui l'ont acheté, et peut-être, est-il encore à ouvrir dans les rayonnages de leurs salons et ceux dits <> qui l'ont critiqué sans le lire! J'aime à relire ce passage de l'essai intitulé <> où pas une seule fois, le nom du Président de la République, auteur de <> est mentionné :
<< Le chef de l'Etat a élevé ses regards. Il a vu le monde qui roulait dans un ordre voulu par ce qui est supérieur à tous /es chefs de tous les Etats ? Et de haut, à son apogée, à l'image du satellite photographiant l'ensemble, il voit l'état des choses et de l'Etat, l'homme et l'homme fran?ais, et son pays accolé aux autres sur la planète dans sa révolution. Par l'esprit, il embrasse la France. Le paysage politique est incertain, caché par les nécessaires nuages de chaque jour. La droite est une nébuleuse tragique. Les éperdus qui s'en réclament ne savent plus à qui se vouer. Cette droite a deux ailes, comme un goéland sur une plage de marée noire. L'une sciemment spiritualiste, n'a aucune prise sur le réel. L'autre, dans son autre rêve, est dangereusement matérialiste. Au milieu, c'est le magma. La gauche est au fond du gouffre de l'esprit, qui n'est pour elle que matière consciente d'elle-même . Sur ces deux parties du paysage, ces restes d'un chaos qui fut ordre, il faut s'appuyer et s'élever. Parler à la planète, ce globe enfin visible et qui peut à tout instant entendre tout message, est un devoir d'Etat. Un home seul, dans l'Etat, a le pouvoir de ce devoir. Attaché à l'événement, comme il le doit, autant qu'il doit se détacher de lui, comme il le peut, le chef de l'Etat espère, pour le monde enténébré, le jaillissement
d'un esprit, <>. Mais n'existe-t-il pas déjà, ce mouvement ? Et ne suffit- pas de l'accompagner ?
Quelle dr?le d'idée ! Mais quelle idée ? Dans sa préface du livre de Michel Salomon <> Edgard Morin cite Karl Marx qui disait qu'il ne suffit pas que l'idée aille vers le réel : il faut aussi que le réel aille vers l'idée...
Alors imaginons le citoyen fran?ais, perdu en son coin de te re, lisant la conclusion du livre du Président de la République ... Il se pose naturellement des questions et se demande bien ce que le sommet de l'Etat entend par ses mots visionnaires. Seul sans doute dans son minuit intellectuel, demeuré, il cherche une réponse à sa question : Quèsaco? Il voudrait ou?r un sens à ces bruits prophétiques mais aucun cor à l'horizon pour lui sonner la nuance explicative. Nous sommes à la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt . Le citoyen ordinaire regarde la télévision du fin fond de sa campagne et notamment la belle émission de Georges Suffert <>._ Et là, un beau soir, il découvre un invité parlant de son livre sur le plateau. li s'appelle Bernard d'Espagnat et son livre s'intitule <> Ce que dit l'auteur, directeur du Laboratoire <> à l'Université de Paris Xl - Orsay, plait au citoyen lecteur que va s'empresser d'acheter l'ouvrage.
Et passe le temps avec des réponses re?ues de M. Bassot, collaborateur personnel à l'Elysée de l'auteur de
<>, qui cite
longuement dans sa correspondance au citoyen fran?ais, le livre de Friederich Engels <> Mais cela ne semble pas le satisfaire pleinement, il reste perplexe sur la fin du projet écrit pour la France et aussi sur sa faim de lecteur. Un jour, le 27 septembre 1981, il décide de prendre la plume et d'écrire au physicien Bernard d'Espagnat dont il a lu le livre <.
Cette nouvelle manière de voir les choses peut-elle éventuellement s'appuyer sur la science ? Et que donnera-t-elle en pratique ? Ce sont finalement, là les questions que vous semblez poser. Question évidemment trop vaste, à propos desquelles personne, je pense, n'a pas de réponse définitive à présenter. Les éléments de réponse que je pourrais vous apporter sont bien trop complexes pour que je puisse les développer dans une lettre. Si vous voulez conna?tre à cet égard mon opinion je ne peux donc mieux faire que de vous suggérer de relire posément les chapitres 9, 10 et 13 de mon ouvrage. le n'ai pour l'instant, rien de plus précis à vous dire que ce que vous trouverez là. Et si cela ne répond pas à vos questions, concluez en que ce sont des questions auxquelles je n'ai pas de réponse... >> (Fin de citation) .
Que dit le chercheur du réel dans les chapitres indiqués ?
D'abord, il commence par ses questions enfantines : << Combien grosse était la citrouille ? De quelle couleur les bottes du chat ? Et de poursuivre : <>
De ce chapitre qui regarde par-delà le poste de douane, se dégage un sens : <> Et de conclure ledit chapitre, en ces termes : <>.
De ce choix du physicien, des objections demeurent et l'auteur dans une note en bas de page apporte des réponses spécifiques. Pour l'auteur, il est une vérité de tous les temps qui fut pressentie par les amoureux des idées : il faut faire appel aux mythes ou aux modèles. (Chapitre 10} Aussi serait-il très absurde qu'elle nous chagrin?t aujourd'hui, pense M.d'Espagnat qui poursuit en posant les questions : <> Et de répondre:
<> et de mettre en garde le lecteur sur le danger des analogies . Aussi l'idée du <> appara?t pour le physicien comme n'étant ni à rejeter ni à soutenir sans réserves. Il recommande au passage une prudence très spéciale à propos de la publicité accordée aux phénomènes parapsychiques dont l'existence, écrit-il, est considérée comme indubitable par un certain nombre de personnes au jugement sérieux. Pour terminer son chapitre sur les mythes et modèles, il nous dit qu'il n'y a pas d'inconvénient à considérer la doctrine du <> comme constituant un grand et beau mythe. Et de préciser que si quelque sage, au terme d'une longue méditation, est parvenu à des convictions animistes il faut qu'il sache que même un homme de science peut
le comprendre, et enrichir par-là ses vues personnelles sur
le monde. Que pourrait-il donc se dire, c'est ?a qu'il faudrait savoir ... Ce qui est súr, c'est qu'il s'agira d'aspirations tendant à une intelligence des rapports autres que d'action qui peuvent exister entre l'esprit humain et la réalité profonde. Ainsi concluait le physicien, à la fin du chapitre consacré aux mythes et modèles ! Le chapitre 13 s'intitule <> Regardons de près ce qu'il en est :
<< Schématiquement, il est banal de constater que l'homme moderne ploie sous le joug soit de la misère soit de la répression idéologique soit, au mieux, de la vanité consommatrice. Et que ces jougs, quelque divers qu'ils soient, sont tous générateurs d'infantilisme: lequel engendre l'obscurantisme (...) La simple évocation des activités culturelles et des recherches
universitaires de nombreux pays évolués semble suffire à réfuter cette analyse (...} Mais toutefois en partie seulement : car ces activités si remarquables, d'une part elles engrènent mal sur la pensée intime de la majorité de nos contemporains et d'autre part elles sont par nature essentiellement fragmentaires. Ce sont d'admirables <>.Mais il n'y a nulle part une statue >> .
physicien :
<< ... il est certaines hypothèses qu'il ne peut pas tenir pour absurdes, même s'ils les considèrent - d'après ses critères propres - comme hasardeuses. L'une d'elles est que chaque être humain ait la possibilité
d'établir
pont vers l'être. Plus précisément, il n'est pas exclu qu'il y ait entre chaque homme particulier et l'être une relation, ineffable certes, mais qui se traduirait le moins mal possible par l'expression <> Un tel appel, s'il existe, c'est bien na?vement sans doute que nous l'interprétons - inévitablement ! - comme un appel à une action ou une ?uvre, ou simplement à nous réaliser. (...)une telle relation devrait bien plut?t transcender le temps, à certains égards tout au moins ( ...) en définitive, en ce qui concerne cette question du regard porté sur l'être - ou <> (...)l'ultime sagesse que puisse enseigner la physique (...) est qu'il doit contempler la réalité indépendante, la substance de Spinoza, ou plus exactement, puisqu'il ne peut, précisément la contempler en soi, il doit en contempler l'idée. Il doit y admirer la source des phénomènes, de la beauté et des valeurs et aspirera la rejoindre tout en la sachant aussi inaccessible que l'horizon >> .
Toutes ces belles choses si savamment exprimées qui ont voix aux chapitres d'un essai en quête de réel ont-elles répondu à !'attente du citoyen ordinaire, lecteur qui cherchait à appréhender le sens des mots d'avenir, écrits sur les tables de la démocratie sous l'égide de la république ? A nous de juger par cet extrait d'un article rédigé par le citoyen ordinaire dans le mensuel de la Libre Pensée nationale <> (n° 312, novembre 1986, page 7) intitulé <>:
<< lmaginons
nos sous-smicards,
suis d'ailleurs, en train de lire des projets
politiques
contemporains
Mitterrand,
Giscard d'Estaing, Pompidou ... Eh bien miracle ! Ce ne sont pas des grandes réflexions d'Edgar Quinet que nos bonnes gens découvrent, mais tenez-vous bien, une espérance.
des problèmes
d'affranchir
l'espèce. Seulement,
que s'expriment
ce problème de <>, ils nous invitent à chercher à comprendre. Mais que peut-on comprendre d'une prophétie ? lmaginons encore nos concitoyens, soucieux de leur libération, même s'ils n'ont pas lu Marcuse (...) s'adressant à leurs députés pour qu'ils expliquent cette <>
Que répondront-ils ces chers élus, bien au chaud
financièrement parlant, dans leurs permanences ou je ne sais dans quelle chambre ? Rien. Le penseur libre cherchera incessamment dans les laboratoires de
universités
et pourquoi pas dans quelque
secrétariat
Vatican ? Alors,
peut-être fatigué par tant de réponses vagues, il pensera à cet -<> de P S Ballanche et puis, peut-être,
s'en ira quelque part dans un lieu retiré finir ses tristes jours ? Eh bien moi, je dis non ! Il faut gagner la Bastille du savoir. C'est? à-dire, la prendre. C'est
le c?ur du futur. Et savoir, c'est se montrer responsable là où l'on est. (...) Que se lève l'aube de ce jour nouveau! Soyons, penseurs libres, les
techniciens d'une nouvelle civilisation >> .
Ainsi parlait dans la presse militante rationaliste, un citoyen de base au courant du fait que les mythes, les légendes, les contes, les rêves provoqués peuvent avoir effet de catharsis. Mais il était bien de ceux qui ne pensaient pas qu'il soit d'une utilité quelconque d'ériger en modèle l'hystérie ou la folie mystique, f?t-elle sanctifiée. Pour la Libre pensée, le spirituel étant ce qui appartient à l'esprit, à la finesse, à l'intelligence, ne peut que s'aider de la Raison et convenir aux libres penseurs que nous sommes, écrivait, page 5 du même mensuel n° 312, René Labregère, membre du comité de rédaction de <> .
Ce citoyen qui a les pieds sur terre, si l'on en juge par ses propos, a beau en appeler à l'exigence de la rationalité, il ne demeure pas moins quelque part un peu rêveur en conjuguant ses idéaux au mode optatif... Et la résistance culturelle de ce dr?le de lecteur de <>, si tant est qu'encore elle exist?t, se lira peut-être dans une stratégie paradoxale s'effor?ant d'ouvrir un espace culturel à la fois original et général. Et là, pas de v?ux pieux, pas de belles envolées littéraires, des preuves, rien que des preuves ! Du concret, quelque chose que l'on puisse toucher du doigt... Mais comment entrer dans son jeu sans conna?tre les enjeux du savoir où se profile dans l'onde mystérieuse d'un ruisseau du Quercy, l'Ondine du moderne physicien ?
Se faire petit oiseau et aller picorer par la fenêtre ouverte des colloques, les nourritures que laissent les gens qui savent, en Bourgogne, en
Normandie ou à
Rio... Allons
en prêtant
l'oreille ! -:
<>, affirme Carlo Vinti, de l'Université de Pérouse.
Dans <>, Gaston Bachelard parle de la profondeur métaphysique de la vie retirée,
l'éloignement
l'affermissement
fond, l'individualisme désincarné serait-il la condition première d'un universalisme incarné ? Quels sont les rapports du rat qui s'est retiré du monde avec les députés du peuple rat qui, chez lui, s'en sont allés pour demander quelque aum?ne légère ?
Pour le plaisir d'un moment de fraternité, Régis Debray, l'a mis à la page (19) mais ce que dit le moine à Ondine n'a pas voix au chapitre. Monsieur de La Fontaine se moquerait-il, aujourd'hui, du travail personnel d'un sujet quelconque tout empreint des effluves du matérialisme rationnel et du rationalisme
d'un intellectualisme <> et purement bachelardien ? A l'aréopage, le colibri n'a pas entendu les réponses aux questions, puisqu'elles n'étaient point posées...
Il y a manifestement coupure entre gens qui savent, les universitaires par exemple, et le peuple d'en bas qui pose des questions qui
restent sans réponses. Que dire de cette coupure ? Existe-t-elle vraiment ? Homme de talent qui sait écouter les gens tout en sachant garder la distance avec les clameurs de la gent marécageuse, quelqu'un a su critiquer les herméneutiques confusionnistes et plaider avec maestria pour une éthique de la séparation. Président de l'association des amis de Gaston Bachelard, cet homme de Dijon, agrégé et docteur en philosophie, nous parie de l'?uvre de Bachelard comme duelle et habitée par une césure qu'on pourrait à la limite qualifier de dramatique. Dans un colloque à Cerisy-la -Salle, l'oiseau-mouche, de son long bec a pu aspirer le nectar de cette présentation :
Comment ne pas penser à ce que dit justement Edmundo Morim de Carvalho, auteur de <> : << Pour se nier le sujet doit <>, mais en étant là, il n'y est déjà plus. Le paradoxe, qui est ici le stratagème de l'affirmatif négatif, mime en quelque sorte la coupure épistémologique - le <> et le <> ne sont séparés que par un blanc infime. >> Le sujet serait alors bien inspiré de dérider l'expression quasi-publique en conservant le trait d'union fautif (La règle stipule qu'il y a trait d'union entre <> et un nom. Pas de trait d'union devant un adverbe ou un adjectif) Quèsaco ? La règle du jeu. Un pont nommé <> pour celles et ceux qui sont mis en vacance de la chose publique et à flanc d'ab?me ont construit ce solitaire. Un atome de sagesse nous dit qu'ils sont là présents dans ces zones de la pensée où le moderne physicien leur fait une place.
Pour nous guérir de nos cavernes, il faut bien que la discrétion franchisse ce pont, qui est maintenant de la revue !
Dans sa thèse <> pour obtenir le grade de Docteur de l'Université Paris V, dirigée par le Professeur Michel Maffesoli, Ana Maria Pe?anha Barreira, page 64 parle très bien du pont : <> . Cette universitaire d'origine brésilienne, en octobre 2012, a voulu tenter l'expérience d'une rencontre en Sorbonne. Celle de la ruralité fran?aise invitée à s'exprimer à l'Alma Mater.
Un promontoire, en effet, et s'envola la colombe ... Du quarteron attablé là-bas, en ce jour d'automne, le disciple de G. Simmel dont c'est le métier de lire et d'écrire saura-t-il nous éclairer sur la déconvenue du croquant, que cette égérie peut identifier? Demain, un autre rivage... Un pont en points de suspension qui nous ramène au point final d'une analyse de Kenneth White sur mai 68 : <<Il y a le poète, et il y a le militant. Pourtant en mai la jonction se fit. Les poètes militèrent, et les militants se firent poètes (le militant-militant, comme le poète-poète, étant pour ainsi dire hors de course). C'est peut-être pourquoi le mouvement a <>,mais telle en était l'essence, et c'est un signe pour l'avenir. C'est à partir de ce point que se développera le progrès, le véritable progrès humain. >> A chacun ses essais de résistance culturelle ! Voici ce qu'écrivait dans le mensuel
de la Libre pensée <> - Juillet-ao?t 1988 n°332, page 5, dans un article intitulé <>, le citoyen ordinaire du fin fond de sa campagne :
<< Mai 1968. Mai 1988. Vingt ans. Ce soir dans . l'émission de variétés de Michel Drucker, Serge July, directeur de <> nous parle de son numéro spécial <> dédié à Jean-Paul Sartre. Et la fête continue... Mais quelle fête, messieurs dames ? li y a vingt ans sur la place de mon village, c'était un dimanche de mai, la pénurie d'essence et les jeunes s'inquiétaient de ne pouvoir aller au bal. Plus ennuyeux, les tracteurs agricoles à essence qu'il fallait bien faire tourner car pour les gens de la terre <> cela ne voulait pas dire grand-chose. La condition ouvrière peut s'améliorer par une augmentation substantielle du smic et ce fut le cas à l'époque. Mais pour la gent paysanne qui n'est pas composée uniquement de <>, mais d'une armée de sous-smicards que la société industrielle rend <> C'est un autre affaire ! (...)
L'ouvrière d'usine conna?t toujours ses cadences infernales et l'insécurité en prime. Oh ! Bien sur, la retraite à 60 ans ! Mais le minimum vieillesse pour le paysan est sept fois moins
important que celui du professeur d'université. Alors
Une grande
illusion? N'allez
un journaliste
du <>. Il vous démontrera par A + B que c'est la chance de l'humanité, en vous citant Herbert Marcuse et Edgar Morin.
Mais dites-moi, amis penseurs, comment pourrais-je
me convertir au Dieu qu'il a rencontré tant que je n'aurai pas ses coordonnées ?
Le citoyen tout simple appelle cela <>. Faut-il passer
par la rue d'Ulm
pour être <> là-dessus ? Pour les éternels oubliés du monde industriel, tous les pauvres
gens, les exclus, enfin tout un <> qui regarde sans réagir la vaisselle dorée de tous les bien-pensants
qui ont réussi, où est-elle cette lumière
? la lumière, c'est s?rement un bout de pain mais ce n'est pas que cela. Je dirai avant tout, c'est la compréhension et non la soumission aux idées béates qui passent.
Pour cela, il n'est point nécessaire d'avoir
Polytechnique, mais il est essentiel d'écouter pour <> Et ce n'est pas seulement lire un chapitre de Régis Debray sur la commande affective (...) Alors comment changer? Comment faire de cette
révolution (...)une
apothéose? li y a vingt ans apparaissait dans nos chaumières une lumière magique : la télévision. Et pourtant
toujours l'angoisse et le mal de vivre malgré l'érudition de nos savants débatteurs et les qualités certaines de nos divertisseurs.
Au delà de l'écran où trouver la vraie dissidence qui ne soit pas superstition, capable d'apporter une réponse ? Je ne vois que l'?uvre au noir. Noir c'est noir, chante J. Hallyday. Lumière, s'il vous pla?t ! >>
Quinze ans plus tard, Régis Debray qui vient d'écrire <> et le rapport demandé par le ministre de l'Education nationale, Jack Lang, sur l'enseignement du fait religieux dans l'école la?que, vint à la rencontre du citoyen ordinaire et l'appelant par son prénom, il lui dit qu'il fait le pont, ce citoyen, entre la France d'en haut et la France d'en bas, lit-on dans La Nouvelle République, en ce mois d'ao?t 2002 !
Ce citoyen qui cherche à comprendre, <> et <> d'un monde meilleur - ce qui est bien, évidemment - n'est-il pas lui aussi
un peu <> en sermonnant
mieux dans les colonnes de <> ? Sa parade d'autodidacte qui veut à
décortiquer
le réel en jonglant avec les mots n'est pas recevable car, en fait, de ce sujet quelconque, on ne sait rien de sa vérité toute nue, de sa vie tout court et comment pourrait-t-on dans le système en savoir plus sans piétiner les plates-bandes de la vie privée ? Ce sujet anonyme ou ce <> kafka?en
est probablement épris de liberté mais nul ne sait ou pas encore ce qu'il adviendra de sa course de cherchant qui se souvient
d'Alcimadure
métamorphose
contempteur
de l'irrationnel ne serait-il pas un peu ce professeur sans chaire mais rêveur comme celui de ce chanteur devenu
restaurateur
Barbizon ?
le tableau
de <> de Gilbert Durand que l'on retrouve à la page 325 de la thèse <> de Mme Ana Maria Pe?anha Barreira :
<< Puisse ce petit livre inciter
le lecteur
sans rien renier de la culture occidentale et de ses processus de démystification, à se faire, à l'exemple de Bachelard, réveur des mots, rêveur des poèmes, rêveur de mythes et à s'installer par là, plenièrement,
dans cette réalité anthropologique bien plus
bien plus importante pour le destin et surtout le bonheur de l'homme que la morte vérité objective. Car c'est entre les vérités objectives démystificatrices et l'insatiable
constitutif
s'instaure
liberté. poétique, la liberté <> Plus que jamais
nous ressentons qu'une science sans conscience, c'est-à-dire sans affirmation d'une Espérance marquerait le déclin définitif de nos civilisations >> .
Images tirées d'albums d'enfance conservés dans un bonheur-du-jour
Et si d'aventure, ce lecteur <> (au sens que donne à ce mot l'écrivain écossais vivant en France, Kenneth White, dans son<>)se trouvait par hasard dans ce champ de correspondances, on aimerait bien lire, ou?r ou toucher la réponse de l'h?te de passage. lnaccessible étoile et quête impossible ou inachevée, allez savoir ! On pense au poète et homme des sciences beige, Jean C. Baudet, se posant la question : << Mais comment rester au-dessus à la fois de la science et de la poésie, quand la science progresse au-delà des possibilités de compréhension
de l'homme moyen, et quand la poésie régresse jusqu'aux assemblages de mots à peine dignes des comptines des enfants ? Bachelard comprenait la relativité et la mécanique quantique de son temps. Je ne suis pas súr de comprendre la théorie des particules élémentaires des physiciens d'aujourd'hui.)
Le citoyen ordinaire qui préfère s'adresser à Dieu qu'à ses saints a re?u une lettre en date du 21 septembre 1982 de l'lnstitut d'optique théorique et appliquée d'Orsay, établissement privé reconnu d'utilité publique. L'auteur de cette réponse manuscrite de trois pages s'appelle Alain Aspect dont l'expérience a fait couler beaucoup d'encre, on le sait bien ! Voici des extraits de cette lettre conservée dans un bonheur-du-jour, aper?us par le minime oiseau spirituel qui s'est envolé des<> de Paul Valéry :
<< Je suis très heureux de voir l'intérêt que vous portez à la science en général, et aux travaux qui constituent mon domaine de recherche en particulier. Malheureusement, la fa?on dont certains journalistes peu scrupuleux et incompétents ont rapporté ces travaux ont entra?né quelques confusions regrettables, ensuite exploitées par quelques charlatans. La situation, de mon point de vue d'expérimentateur est très simple :
1) Il existe une théorie vérifiée par toutes les expériences connues à ce jour, la Mécanique Quantique qui pose quelques problèmes de compréhension (...)
2) Il se trouve que dans quelques situations très rares, ce conflit se traduit par des prédictions
différentes des résultats (...)
3) Chaque fois qu'on a effectivement réussi à faire une de ces expériences, on a trouvé des résultats mesurés en accord avec les calculs de la Mécanique Quantique.
C'est donc que
idées d'Einstein
être rejetées,malgré leur accord avec notre intuition. Par contre, cela ne remet pas en cause la Théorie de la relativité d'Einstein(...)
Nous nous retrouvons donc avec une théorie, la Mécanique Quantique, qui décrit parfaitement les expériences, mais qui choque nos intuitions. Je peux néanmoins vous dire que lorsqu'on veut établir un lien entre nos expériences et de prétendus phénomènes parapsychologiques, je considère qu'il s'agit d'une escroquerie intellectuelle. Je n'y vois aucun rapport. Je me permets de vous adresser un numéro de Science et Avenir où Fran?ois de Closet a écrit un article que je trouve honnête, même si je ne suis pas toujours d'accord sur les détails. >> Fin de citation .
L'article de Fran?ois de Closets s'intitule <>
. Dans ce numéro fort intéressant envoyé par Alain Aspect au citoyen ordinaire, il y a aussi un entretien sur le jeu des possibles, avec le Professeur Fran?ois Jacob, que le lecteur intéressé par la démarche de la raison opposée
à l'irrationnel et qui défend en même temps, l'imagination, le rêve et l'émotion, lira avec profit.
Au fond des choses, pour employer une expression qui a voix au chapitre dans le <> du professeur Bernard d'Espagnat, les expériences d'Aspect selon cet auteur, loin de bloquer toute quête, sont elles-mêmes une quête. Et le simple citoyen, que dit-il de ces expériences à des parsecs de son univers quotidien ? Voyons ce que l'oiseau, si tant est qu'il exist?t encore, nous rapporte de son voyage en terres de France, en ce seul département contenant une lettre désignant une inconnue. Dans <>, en ce mois de juillet deux mille onze, le citoyen ordinaire écrit dans sa <> - qui n'est pas nommé mais l'observateur a reconnu Bernard d'Espagnat - au sujet des expériences du physicien d'Orsay :
<> Quèsaco ? Le citoyen ordinaire qui jongle avec les mots dans une publique épitre, semble reprocher à la science de co?ter cher aux pauvres gens qui paient de imp?ts, mais qui ne voient pas s'améliorer leur situation sociale, malgré les belles envolées lyriques d'une éventuelle révolution culturelle, engendrée par les connaissances scientifiques. Le citoyen qui n'est ni chercheur ni scientifique, dans son épistole en jeu, exprime sa quête d'une certaine manière qui a eu l'heur
président
constitutionnel
la fran?aise République, qui lui a posé une question, sans réponse d'icelui qui s'en va cherchant dans sa vie quotidienne où il fait l'école buissonnière, sans costume gorge-de-pigeon et sans n?ud papillon, à travers les taillis de l'imaginaire, le sentier du désir.
Ce citoyen théorigue fait de la la?cité un exercice spirituel tant il est vrai que la démocratie, comme le dit Claude Nicollet, ne peut plus se désintéresser de ce qui se passe dans le for intérieur. Ce que nous pouvons dire avec fermeté, c'est que l'individu qui s'indigne, résiste et crée ne vient pas de nulle part, car il est bien situable dans un réseau d'échanges et de communication. Or si celui-là est bien localisable, autre chose est de détecter sur la carte du territoire imaginaire de la culture, la présence du sujet comme être de nulle part, c'est-à? dire d'ailleurs et de partout. Dans les séminaires et les colloques, on s'interroge à qui mieux sur ce qui peut advenir dans la lumière de l'être et de poser derechef la question de Martin Heidegger: <>
Ce qui est figé nous divise, ce qui est subtil nous rassemble, autant dire a?céder à l'être par l'intériorité. Et qu'importe le nom de la source, pourvu que nous puissions y boire, écrit le conférencier
belge, Thomas d'Ansembourg,
qui écrit des livres pour essayer de répondre à des questions allant vers l'intériorité citoyenne et transmutante.
Monsieur Régis Debray dont nous savons la nostalgie allègre, vive et mordante veut être avec Chateaubriand ou rien, d'où ses <> Nous le lisons, nous aimons nous abreuver à l'eau de son ruisseau et quelque chose en nous veut aller plus loin dans le temps pour étancher une inextinguible soif. On sait aussi par l'image de la fable que la raison du plus fort est toujours la meilleure et l'agneau doit se montrer prudent ... Se montrer prudent quand résonne à ses oreilles, le violon de M. de Lcette figure du roman de la terre qui a obtenu en 1911, le prix Goncourt. L'auteur, Alphonse de Chateaubriant, enjambait les siècles pour mieux
définir l'intemporelle
prégnance
jour d'automne deux mille douze, à le citer en Sorbonne où le citoyen du peuple était invité à prendre la parole? Histoire de laisser une image, peut-être ! Allez savoir ou ?a-voir !
Images tirées d'albums d'enfance conservés dans un bonheur-du-jour
De l'image poétique, Gaston Bachelard disait qu'elle n'est pas l'écho d'un passé et Alphonse de Chateaubriant la voyait à l'origine de tout homme, complexe d'images en perpétuel devenir et attendait une <> qui s'installe dans le psychisme individuel et collectif pour l'éternité... Pour terminer ce long parcours, il ne messied pas de citer ce que Régis Debray laisse en blanc ou ne dit pas dans sa réponse à Jean Clair qui a voix au chapitre de ses hommages à la France littéraire :
<< On vous l'accordera donc sans peine : <> n'ont pas été au rendez-vous. Mais dans une civilisation qui ne se reconna?t somme toute que deux valeurs, s'amuser à en mourir
et se tuer à la t?che, ceux qui ont donné à la création imaginaire un autre but que l'ennui des loisirs ou la quête du profit, . Bref tous les Orphées noirs et blancs ?qui ont <> sans se tenir
néanmoins pour quittes de l'humiliante situation faite au commun des mortels par notre système de crétinisation et d'avilissement des consciences, ont droit à un peu plus que du respect. Et en particulier de celles et ceux qui se résignent mal au grandissant divorce, en chacun et autour de nous, entre ce qui chante de moins en moins et ce qui calcule de mieux en mieux, entre nos communions enfouies et nos quant-à-soi grin?ants. Après tout, c'est quoi, Justice, Fraternité, Oxygène ? C'est les chercher. Croyez-vous donc que ce ne soit rien ? >> Fin de citation .
Monsieur Debray qui parie de communion sait que si l'individu est finitude, rien de ce qui est humain n'est jamais fini, ni même défini. Alors, on peut se demander comme son collègue de l'Académie Goncourt, un jour, à la Cité des Sciences et de !'Industrie de la Villette si <> Et d'observer avec notre Bernard Pivot national que vous aurez reconnu, que les groenendaels et les juments bai cerise, certes dotés de plus grosses( plus grosses que les têtes de linotte!) ne se sont jamais laissé embobiner
les interrogations
zoologistes.
Aussi, en guise de coda, autant citer la dernière phrase de sa composition : << Comme nous serions babas, cependant, d'entendre un ?ne, entre deux hi-han, braire : <> Alors, de gr?ce, embo?tons le pas du baudet et, tous unis vers Cythère, allons trouver le bonheur dans quelque épistémologie non-cartésienne !
Bibliographie
Thorrìas d'Ansembourg: <> Les éditions de l'homme, 2008.
Hannah Arendt: <> Idées/Gallimard, 1985.
Henri Atlan: <
<> - Gaston Bachelard.
?Un atome de sagesse?, Bernard d?Espagnat. p. 175.
?La baleine et le ricin?, André Frossard.
?La science et l??me du monde?, Michel Cazenave.
?L?eau et les rêves? Gaston Bachelard. Ch.1, VII.
?A tort et à raison. Intercritique de la science et du mythe?. Henri Atlan cite Y. Elkana. P. 339.
Ibidem. p. 261.
Ibidem. p. 278.
Ibidem. p. 135.
?Le vif du sujet?, Edgar Morin. p. 60.
?A tort et à raison. Intercritique de une science du mythe?. p. 301.
Ibidem. p. 302.
Correspondance privée du 29 octobre 1995.
Le?on 38 - ?Mythe, science et philosophie?. Serge Carfantan cite Lévi-Strauss.
Ibidem. Le?on 38. ?philosophie et spiritualité? Serge Carfantan. Site internet.
?L?intuition de l?instant?. Gaston Bachelard. p. 138.
?Les cinq sens. Philosophie des corps mêlés?. Michel Serres. p. 112.
?Petite poucette? Michel Serres. p. 76.
?Platon, le désir de comprendre?. Monique Dixsaut.
?Démocratie fran?aise? (Préface inédite, 1977. Livre de Poche). Valéry Giscard d?Estaing.
Valery Giscard d?Estaing. ?Démocratie fran?aise?.
?En France l?art ne compte pas?. Georges Mathieu, Paris Match du 14 janvier 1977.
?L?abstraction prophétique?, p. 422. Georges Mathieu.
?Du chef de l?Etat? Hubert Bassot. p. 181.
?L?avenir de la vie? Michel Salomon, préface par Edgar Morin, citant Karl Marx.
Partie de la correspondance entre Bernard d?Espagnat et le citoyen ordinaire.
?Regards? Bernard d?Espagnat. Au chapitre 13, quelques extraits sélectionnés in ?A la recherche du réel?.
?La libre pensée et la démocratie?, Mensuel ?La raison? Numéro 312 de novembre 1986. p.5.
René Labregére. Mensuel ?La Raison?, ibidem. p. 7.
?Ondine et les feux du savoir? Bernard d?Espagnat.
Jean Libis. Colloque á Cerisy- la- Salle.
?La soie déchirée. La mode comme état d?esprit de la postmodernité?. Ana Maria Pe?ahna. 2008. Sorbonne. ParisV. Thèse de doctorat.
?68?et après? p. 5 ?La raison? juillet-ao?t 1988.
?L?imagination symbolique?, Gilbert Durand in ?La soie déchirée? Ana Maria Pe?ahna. p. 325.
Alain Aspect. Lettre manuscrite du 21 septembre 1982, adressée au citoyen ordinaire.
?Et si Einstein s?était trompé?? Fran?ois de Closets in ?Sciences et Avenir? numéro 418, décembre 1981. pp. 80 à 86.
?Heidegger et l?ontologie de la consommation? Fréderic Neyrat.
?L?honneur des funambules? Régis Debray, pp. 46-47.
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